L'ONU sert de courtier pour la théocratie et l'imperialisme en Afghanistan Pendant que les officiels des Nations unies commencent les négotiations avec une poignée d'organisations afghans sur l'avenir du pays, il devrait être clair à tous les spectateurs que ce ne s'agit pas de la démocracie mais plutôt d'un groupe de pouvoirs riches et réactionnaires qui négocient la sélection d'un pouvoir théocrate ou impérialiste pour contrôler l'Afghanistan. La première indication que l'ONU n'essaie pas de conclure un accord en Afghanistan qui sert les intérêts de la plupart du peuple afghan, c'est la liste des groupes qui « négocient » l'avenir du pays. Il n'y en a que quatre : l'Alliance du Nord, qui a été l'opposition soutenue par les État$-Uni$ pendant la guerre récente ; le « groupe de Rome », qui soutient le roi déposé ; un groupe d'exiles basé à Chypre qui est soutenu par l'Iran ; et le groupe de Peshawar soutenu par le Pakistan. Absents de cette réunion sont des représentatifs du peuple afghan même. En revanche, seulement quatre groups qui jouissent d'assez de soutien étranger sont invités à décider le destin du pays. Il est important de noter que malgré les paroles sur les droits des femmes, et beaucoup de propagande état$unienne sur les politiques méchantes des Taliban quant aux femmes, aucune organisation représentant les femmes afghanes n'a été invitée à ces discussions. Un haut fonctionnaire état$unien a dit que les État$-Uni$ s'attendent d'être un « partenaire » dans la formation de l'avenir politique et économique du pays. (1) Mais au même temps les État$-Uni$ ont déclaré le désir de laisser au public afghan le destin de l'Afghanistan. C'est-à- dire, bien sûr, après la destruction du pays par le bombardement militaire, et seulement dans le cas où le nouveau régime soit en bons termes avec l'impérialisme état$unien. Le néocolonialisme est beaucoup plus simple et moins cher pour les pouvoirs impérialistes du monde d'aujourd'hui que l'ancienne politique d'occuper des colonies directement avec des troupes impérialistes. Plutôt que lutter dans ses propres guerres, les impérialistes préfèrent établir des fantoches et des armées étrangères pour faire leur magouille. Puis les impérialistes viennent avec des compagnies pour voler les ressources naturelles et la main-d'œuvre du pays tout en offrant d'« aide » qui assurera la dépendance économique et agricole. Jusqu'au 27 novembre tous les quatre groupes afghans ont agréé provisoirement à un rôle majeur dans le nouveau gouvernement intérim pour l'ancien roi Mohammad Zahir Chah. Zahir Chah a été déposé en 1973 et, à l'âge de 87 ans, vit à Rome. Zahir Chah est un membre des Pachtoun, le plus grande groupe ethnique en Afghanistan, ayant presque 40 % de la population. (2) En 1964 Zahir Chah a implémenté une nouvelle constitution afghane qui aurait permis des élections, un parlement, des droits civiques, l'émancipation des femmes et le suffrage universel. Pendant les élections de 1965 et 1969, des intégristes musulmanes et le Parti démocratique populaire de l'Afghanistan soutenu par l'URSS a reçu le fort aval de la population. Mais Zahir Chah a refusé de mettre en vigueur la constitution. (3) Au début des années soixante-dix, l'Afghanistan a souffert de la sécheresse et la famine pendant que Zahir Chah recevait d'aide de « développement » des État$-Uni$ qui n'avait évidemment pas d'effet hors de Kaboul. C'est très typique des gouvernements qui reçoivent d'aide impérialiste : l'argent ne finance pas des programmes qui servent le peuple mais revient aux richards et appauvrit la nation. Zahir Chah a été renversé dans un coup d'État sans effusion de sang en 1973. (4) Répétant sa loyauté aux pouvoirs impérialistes, Zahir Chah a indiqué son désir de retourner au pays, disant aussi qu'il veut le reconstruire avec l'aide des Nations unies. Il a déjà écrit au président Bush pour solliciter d'aide et il a eu un rendez-vous en octobre avec une délégation état$unienne. (5) Même si la plupart du peuple afghan soutiennent l'ancien roi, ce ne s'agit pas de la vraie autodétermination d'un peuple. Après une longue guerre pour le contrôle du pays entre les État$- Uni$ impérialistes et l'URSS socio-impéraliste, suivie par des d'années de gouvernement répressif par les Taliban qui sont montés au pouvoir avec l'aide de la CIA et des fonds état$uniens, et dernièrement plusieurs mois de bombardements dévastataires, il n'est pas possible que le peuple afghan soit tout d'un coup libre à décider leur destin. Car ils sont confrontés à un règne militaire répressif par l'Alliance du Nord, qui n'est pas considérablement différente des Taliban comme régime, il n'y a rien d'étonnant de que le peuple afghan perçoive une monarchie comme une amélioration potentielle--surtout si les pouvoirs impérialistes, qui vont bombarder et détruire le pays si un gouvernement qu'ils n'aiment pas arrive au pouvoir--soutiennent tous Zahir Chah. Les organisations qui négocient l'avenir de l'Afghanistan veulent toutes une force des Nations unies pour « le maintien de la paix » en Afghanistan, avec la grande exception de l'Alliance du Nord, qui, tout comme les Talibans avant elle, veut garder pour soi-même le pouvoir qu'elle a obtenu avec le soutien des État$-Uni$. Les autres groupes veulent que la force de l'ONU les aide à gagner du pouvoir en Afghanistan. Les État$-Uni$ ont créé exactement la même situation en Afghanistan aujourd'hui avec l'Alliance du Nord qu'ils ont créé aux années quatre-vingts lorsqu'Oussama ben Laden était payé par la CIA comme chef de l'un des groups d'opposition qui luttaient contre le contrôle soviétique de l'Afghanistan. Les État$-Uni$ ont soutenu ben Laden et les Taliban jusqu'à l'année actuelle. En fait, le régime Bush a donné cette année aux Taliban 124,2 millions de dollars d'aide, ce qui rend les État$-Unis le plus grand donateur à l'Afghanistan pour deux années successives. (6) Les État$-Uni$ et leur organisation fantoche internationale les « Nations unies » ne s'intéressent pas de la démocratie, de la paix ou de l'autodétermination en Afghanistan. Leur dossier est très clair. La participation impérialiste aux pays du tiers-monde apporte à eux la pauvreté, la destruction écologique et la mort pour le peuple. Notes: 1. New York Times, le 28 novembre 2001. 2. Boston Globe, le 28 novembre 2001. 3. MSNBC http://www.msnbc.com/modules/afghanprimer/timeline _7.htm 4. Sabawoon online http://www.sabawoon.com/afghanpedia/Personalities. MohammadZahirShah.shtm 5. CNN.com, le 1er octobre 2001 6. CNN.com, le 17 mai 2001