Article: Les État$-Uni$ bombardent les médias indépendants en Afghanistan Le 13 novembre, les État$-Uni$ ont bombardé la seule station indépendante (non contrôlée par les impérialistes) de télévision qui offre la couverture sur terre des attaques impérialistes contre l'Afghanistan. Al-Djazira, une station musulmane dont le bureau central se situe au Qatar, est la seule station de actualités télévisées avec un bureau à Kaboul, Afghanistan. La station avait indiqué son emplacement aux autorités à Washington pour qu'ils puissent éviter de bombarder cette cible non militaire. Cependant des bombardiers ont détruit le bureau le 13 novembre. Le Pentagone a nié qu'il avait attaqué intentionnellement Al-Djazira mais il n'a pas pu expliquer pourquoi il a frappé le bureau. Un porte-parole pour la station a suggéré que les État$-Uni$ s'attendaient à bombarder le bureau après qu'Al-Djazira n'était plus la seule société de télédiffusion là-bas. Cette atteinte a suivi juste par quelques jours la réouverture du bureau à Kaboul du BBC. En fait, les État$-Uni$ ont par hasard préparé le bombardement juste après qu'Al- Djazira ait ordonné son journaliste de quitter Kaboul, ayant peur de sa sécurité sous le régime de l'Alliance du Nord. Les État$-Uni$ auraient écouté cet conversation par téléphone mais n'auraient pas su que le journaliste, avec des rassurances de l'Alliance du Nord, a décidé d'y rester mais n'a pas informé le bureau central au Qatar de sa décision. La mort d'un journaliste nommé fait pire publicité que la destruction d'un édifice. (1) Selon un communiqué de presse de la Commission pour la protection des journalistes, après des dénégations initiales de l'attaque contre Al- Djazira, « des porte-paroles du commandement central étatsunien ont clarifié que des avions étatsuniens ont lâché deux bombes à 500 livres [NDT : 250 kg environ] sur l'édifice où se situe Al-Djazira, selon des indications qu'il était `connu comme une facilité Al-Qaeda'. » (2) Al-Djazira a offert une couverture continue du bombardement, donnant de détails graphiques de l'impact dévastateur sur le peuple afghan. Il a aussi diffusé deux prononcements, livrés à la station par Al-Qaeda, de Oussama bin Laden. Financée par l'émir du Qatar, la station a son origine en 1996 après l'ascension du cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani dans un coup qui a renversé son père. (3) Avec une audience mondiale de 35 millions de téléspectateurs arabophones (3), la station est vilifiée par les médias occidentaux pour son penchant politique bien clair. Bien qu'elle ne diffuse pas des rapports qui critiquent le Qatar, la station n'est évidemment pas contrôlée par l'émirat dans son reportage hors des frontières qatariennes. Le « New York Times Magazine » a publié une histoire sur Al-Djazira le 18 novembre qui a attaqué la station pour son penchant politique. (3) À la fin de l'article, l'auteur dit d'Al- Djazira que « pour la première fois, les Arabes qui ont une antenne de télévision par satellite ont accès à des actualités non censurées » mais aussi que « le penchant anti-américain bien virulent d'Al-Djazira amoindrit ses vertus. » MIM trouve ce rapport aussi hypocrite qu'il mérite des commentaires. Nous rappellons le « New York Times » qu'il ne fait qu'un mois qu'ils ont fait l'annonce de l'accession de tous les grandes stations d'actualités télévisées aux État$-Uni$ à la « requête » qu'elles abrègent les prononcements en vidéo d'Oussama bin Laden pour éliminer des paroles « incendiaires ». (4) C'est juste après l'acceptation sans question par ces stations de l'affirmation de l'administration Bush qu'Oussama bin Laden est responsable pour les attentats sur le World Trade Center et que plus de soixante nations sont maintenant des ennemis à cause de leur soutien du « terrorisme ». Et c'était ces mêmes stations qui continuent à négliger le fait que les État$-Uni$ ont assisté financièrement et autrement l'accession des Taliban en Afghanistan. Toutes les stations d'actualités et les publications représentent un penchant quelconque. Aux État$-Uni$ les médias dominants représentent le gouvernement et les sociétés multinationales qu'elles servent. Les médias indépendants représentent la ligne politique de ses auteurs et ses éditeurs, ou la ligne de ses commanditaires. Ce n'est pas de secret. Mais les médias dominants aux État$-Uni$ font semblant de garder la neutralité lorsqu'ils font de rapports presqu'exclusivement basés sur des sources du Département de l'État. En fait, selon le « London Guardian », le Pentagone a dépensé des millions de dollars en achetant « des photos hautement précises, prises par des satellites civils, des effets du bombardement en Afghanistan. La décision d'interdire l'accès à des images de satellite a été prise jeudi dernier, après des rapports de beaucoup de morts et blessés civils du bombardement pendant la nuit des camps d'entraînement près de Darunta, au nord-ouest de Djalalabad. » (5) Les médias état$uniens ont omis de s'en plaindre, voire d'en faire un rapport. Selon le « New York Times », le penchant d'Al- Djazira est « un mélange agressif d'anti- américainisme et anti-sionisme, et ces hostilités font la base de la couverture de la station, soit- elle sur les événements en Cisjordanie ou sur les bombardements américains sur Kandahar. » L'article du « Times » a fait la critique de que « Al-Djazira aime les séquences dégoûtantes et n'hésite jamais de présenter des images graphiques. » Nous nous demandons où le « Times » était pendant la guerre contre l'Iraq, lorsque le peuple amérikain subissait un déluge de couverture de bombes tombantes sur le peuple iraqien. Il y a aussi la prolifération de programmes sur la flicaille à la télé amérikaine qui montrent des poursuites et des arrestations par les flics, l'exposition graphique de la violence en des drames fictifs des vaches et des cours, et l'éroticisation graphique de la politique, comme dans les cas de Clinton et Condit. La télé amérikaine aime les séquences dégoûtantes et sait bien que ce sont une bonne façon d'augmenter l'audience, car le peuple amérikain est fasciné de la sexualité et la violence. Le « Times » dit encore que sur Al-Djazira « se livre à la Hollywoodisation des actualités d'une façon encore plus folle que celle du Fox News Channel. » Cette critique inclut un clip promotionnel avec des images de la Palestine : « une foule de colonisateurs israéliens dansent avec des drapeaux déferlés ; un soldat israélien tire son fusil ; un groupe de Palestiniens exposent des cartouches ; une femme palestinienne braille ; un enfant arabe heurté se couche sur un lit. Dans l'image culminant, des garçons palestiniens portent une bannière qui décrie la honte du silence du monde arabe. » Toutes ces images sont la réalité quotidienne pour le peuple de la Palestine, mais apparement le « Times » avale cent pour cent la ligne état$unienne sur l'Israël et considère que n'importe quelles images anti- sionistes (c.-à-d. la réalité) ne soit que de la propagande. Entre-temps, les rapports de l'actualité amérikaine répètent effrontément la ligne du gouvernement état$unien et font semblant que la violence en Palestine soit au mieux un conflit entre deux peuples luttant pour la terre et non pas la lutte d'un peuple colonisé contre l'État israélien soutenu par les État$-Uni$. Ces images d'Al-Djazira sont plus précises que tous les rapports sur la Palestine des médias dominants état$uniens. En plus de faire des rapports sur les luttes du people palestinien, Al-Djazira a donné le 21 octobre des séquences de Bright Star (« Étoile Éclatante »), un exercice conjoint égypto- amérikain, au large des côtes égyptiennes. Cette exposition de la coopération militaire égyptienne avec le Pentagone n'était pas censée d'être publiée pour le public. Une autre plainte contre Al-Djazira de cet article du « Times », c'est que les journalistes d'al- Djazira sont « sauvagement bornés ». Comme si cela constitue une crime en soi, le « Times » dit : « Puisque leur allégiance primaire est aux autres musulmanes et ne pas aux États musulmanes, les journalistes et rédacteurs d'Al-Djazira n'hésitent pas de mettre en question la prudence des leaders arabes d'aujourd'hui. » MIM considère ça comme compliment. L'article continue : « En effet, Al- Djazira a été réprimandé par les gouvernements de la Libye et la Tunisie pour avoir donné de temps sur ses émissions à des leaders de l'opposition de ces pays. Le Koweït et l'Arabie Saoudite se sont plaints des rapports approfondis de la misère des Iraqiens vivants sous des sanctions. » Évidemment le « Times » préfère le penchant des médias amérikains, ce qui ne tiennent aucun compte de la souffrance et la morte du peuple iraqien à cause des bombes et des sanctions amérikkkaines. Sa critique de la couverture d'Al-Djazira du deuxième intifada palestinien en 2000 révèle les priorités du « Times » : « Les journalistes d'Al- Djazira ont fait l'éloge des « enfants des pierres », leurs donnant la même quantité de couverture accordée à Monica Lewinsky par MSNBC. » Apparemment c'est plus important pour les médias de traiter des rapports sur le sexe que de traiter les mortes des Palestiniens sous le pouvoir d'Israël. Le « Times » avoue qu'Al-Djazira interviewe des Israéliens, y compris Ehud Barak et Shimon Peres, comme partie de sa couverture de l'intifada. Mais l'article traite ça d'être « roublard », « imitant les standards occidentaux de justice journalistique tout en flattant bassement des sentiments pan-arabes » parce qu'au même temps qu'il diffusait ces interviews Al-Djazira « continuait avec des rapports anti-sionistes qui ont contribué à plus d'aliénation entre les Israéliens et les Palestiniens. » Si le « Times » croit vraiment que ce sont des rapports anti- sionistes qui causent l'aliénation entre les Israéliens et les Palestiniens, il devrait cesser de servir de média car il est trop bête pour informer le publique. La guerre entre la Palestine et l'Israël ne traite pas l'aliénation, elle traite la colonialisation et l'occupation militaire. L'article du « Times » se moque d'Al-Djazira pour ses talk-shows (causeries) tels que « Sans Frontières », « L'une opinion et l'autre » et « L'autre direction ». MIM ose dire sans même les avoir vus que ces programmes clairement politiques qui diffusent des opinions sur la politique et la religion sont mieux pour les téléspectateurs que « Jerry Springer » et les plusieurs talk-shows de sexe issus de lui qui sont assez répandus sur toutes les stations amérikkkaines dominantes. En faisant l'éloge à d'autres stations de télévision arabes qui ont des plus grandes audiences que celle d'Al-Djazira, l'article du « Times » parle « de la plus vieille station pan- arabe sur satellite, la plus répandue, est le Middle East Broadcasting Centre à Londres. » Cette station est contrôlée par un membre de la belle- famille du roi Fahd de l'Arabie Saoudite, et « en plus de diffuser le programme le plus populaire de la région, `Qui veut devenir millionnaire ?', MBC a cinq émissions d'actualités. Les programmes d'actualités de MBC sont insipidement professionnels. En comparaison à Al-Djazira, il a des journalistes discrets qui font très attention à ne pas mettre en colère les leaders arabes ou défier l'ordre établi. » MIM ne regarde pas ça comme une louange, mais évidemment l'auteur, un professeur chez Johns Hopkins University (eh oui, voilà la foutaise qu'on enseigne aux étudiants des nos « meilleures » écoles), défier l'ordre établi, c'est un « penchant », mais s'incliner à la volonté des leaders arabes, c'est « professionnel ». Le gouvernement amérikain fait maintenant une stratégie pour gagner la sympathie des peuples arabes et musulmanes (les faire aimer leur oppresseur). Et cette stratégie va peut-être comprendre l'achat de spots publicitaires pour le gouvernement amérikain sur Al-Djazira. Des plus hauts fonctionnaires amérikains ont commencé d'être interviewés par la station. (6) Mais l'auteur de cette critique lamente que ça ne fera pas du bon car « l'anti-américainisme est une force potente que ne peut pas être dissoute à volonté. » MIM a la solution pour dissoudre l'anti-amérikainisme et nous le partageons heureusement avec toute personne qui veut écouter : arrêter l'Amérike d'agir comme souverain du monde entier ; laisser que les peuples du monde choississent leurs propres gouvernements sans l'intervention étrangère et l'exploitation multinationale, et payer des réparations pour les centaines d'années de génocide, exploitation et oppression. Puis les gens n'auront plus de cause pour l'anti-amérikainisme. Notes : 1. London Guardian, 17 novembre 2001 2. Communiqué de presse du Committee to Protect Journalists, 13 novembre 2001 : http://www.cpj.org/news/2001/Afghan13nov01na.html 3. 18 novembre 2001, NYT magazine. Article par Fouad Ajami, professeur d'études du Moyen-Orient à la School of Advanced International Studies à Johns Hopkins University. Pour éviter qu'on pense que ce n'était qu'un seul article d'opinion par un professeur dans le « New York Times », en plus de contribuer régulièrement au « New York Times » et « The New Republic », Ajami est aussi rédacteur- contributeur du « U.S. News and World Report » et membre de la commission rédactrice de « Foreign Affairs ». Il dirige ce qui est publié dans les médias écrits partout aux État$-Uni$. 4. The New York Times, 11 octobre 2001. 5. London Guardian, 17 octobre 2001. 6. MSNBC, 18 octobre 2001 http://www.msnbc.com/news/643471.asp?0si=-