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Le génocide, méthode contre-insurrectionnelle

BRUTALE TUERIE DE PRISONNIERS

L'élimination des prisonniers de guerre comme partie du modèle contre-insurrectionnel élaboré par les Forces Armées ont été un recours brutal utilisé depuis 1980. Les buts militaires dans ce cas sont diaboliques. L'Etat et ses gouvernants emploient toute leur action répressive. Moyennant l'assassinat massif de prisonniers, il se fixe trois objectifs concrets : démoraliser les révolutionnaires et affaiblir son appareil de Parti, créer la panique dans la population et donner "âme et confiance" à leurs contingents militaires en déroute. Buts qu'ils n'atteindront pas, même momentanément. Au contraire, la guérilla soutient un moral et une idéologie supérieure à celle de ses ennemis, renverra le coup, par une activité politique et militaire inimaginable.

Le génocide, avec des différentes variantes a eu les mêmes caractéristiques et apparaît dans des conjonctures politiques similaires au Pérou. En règle générale, l'assassinat massif de prisonniers a été appliqué au moment où la courbe ascendante de la guerre populaire était dans sa phase la plus haute. L'Etat en décomposition prétend reprendre de la valeur à travers l'extermination de combattants désarmés. Le prisonnier, comme dans la majorité des guerres, devra affronter héroïquement la vengeance de ceux qui l'ont capturé. Par exemple, en 1982, la guérilla maoïste a attaqué la prison d'Ayacucho et après avoir fait céder une centaine de policiers, libéra environ 200 prisonniers qui étaient convalescents. En représailles, la police envahit l'hôpital central de cette ville et assassina quatre prisonniers convalescents sans défense, qu'ils y trouvèrent. Le 4 Octobre 1985, le régime d'Alan Garcia Pérez ordonna l'assassinat de 30 prisonniers dans le pénitencier de Lurigancho, ils y furent brûlés vifs. Le 19 Juin 1986, de nouveau Alan Garcia, chargea cette fois les militaires d'éliminer massivement 300 prisonniers de guerre incarcérés dans trois prisons du pays.

ON COMMENCE LE MASSACRE

Au Pérou a été porté un nouveau témoignage d'un crime perfide, de prisonniers de guerre.

L'opération sanglante commença le mercredi

6 Mai, quand les troupes de l'armée tentèrent d'entrer brutalement à la prison de Canto Grande, prison de haute sécurité qui hébergeait 700 prisonniers politiques et de guerre. Le choc inégal entre des prisonniers désarmés et des soldats disposant de munitions et d'un puissant armement de guerre, comprenant des chars de combats et des hélicoptères avec artillerie, se solda le premier jour de l'attaque par 12 prisonniers assassinés et plus de 100 blessés graves. La moitié des victimes furent des femmes. Le Samedi à neuf heures du matin, l'armée sur l'ordre de Fujimori a réalisé sa proposition de pénétrer violemment dans les blocs occupées par les prisonniers de guerre. Dans l'attaque ont participé un effectif de plus de mille militaires. Près de 100 prisonniers furent assassinés et 80 furent portés disparus. C'est le calcul macabre du responsable de ce génocide. Les militaires employèrent au cours de l'assaut, de puissants explosifs, des fusées sophistiquées, des mitraillettes de gros calibre, avec lesquelles ils attaquèrent durant des heures le pénitencier.

L'attaque militaire laissa en ruines les installations de Canto Grande. Les prisonniers resistèrent héroïquement près de 8 heures à la brutale attaque militaire. Le danger d'une tuerie encore plus grande demeure. L'objectif est d'éliminer 700 prisonniers. Au moment de rédiger cet article, le destin des survivants reste incertain. La majorité gravement blessée a été enfermés dans les prisons clandestines des Forces Armées. Comme partie du plan de génocide, le régime militaire a commencé une intense campagne publicitaire pour justifier cet horrible crime devant l'opinion public nationale et internationale. Le même dimanche, à quelques heures de la tuerie, Fujimori accompagné de hauts officiers de l'armée et de la police arriva à la prison. Au pas de charge comme un grand général, il passa en revue sa macabre action et alors que le sang des prisonniers était encore chaud, il entrepris de faire le compte de ses victimes.

UNE ACTION DE VENGEANCE ! LES PREPARATIFS.

Le massacre fut préparé, au moment où la crise politique est totale pour le Pérou officiel. Coup d'Etat militaire du 5 avril et deux gouvernements. L'Etat entra dans un processus accéléré de décomposition et de destruction. L'avance de la guérilla maoïste est incontenable. Les villes sont pratiquement encerclées. Suivant le même département d'Etat nord-américain, entre 25 et 40 % du territoire de ce pays, se trouvent sous le contrôle des maoïstes. Les Forces Armées vulnérables à l'intérieur, sont en déroute sur tous les fronts militaires. Le génocide dans ce cas, se présente comme une action de vengeance, comme un recours désespéré pour ceux qui perdent. Ce génocide fut planifié avec un style et des méthodes fascistes. Depuis les premiers mois de 1991, le gouvernement à travers la presse de droite et celle qui sert de haut-parleur à la gauche officielle (Gauche Unie, Gauche socialiste, Parti d'Unité Marxiste et d'autres), développèrent une intense campagne de satanisation des prisonniers, accusés d'appartenir au Parti Communiste du Pérou (PCP). Comme partie de ce plan, fut écrit en grands titres : que les prisonniers avaient de nombreuses armes et explosifs et que "Le Sentier préparait un autre massacre dans le pénitencier" On dit aussi que :

"les sendéristes avaient le plein contrôle de Canto Grande" et qu'ils "préparaient une grande évasion". A part de signaler, quelque chose d'aussi absurde que " Sentier donne des peines de mort depuis l'intérieur de la prison". Toutes ces inventions ont préparé le terrain pour l'intervention militaire. Elles ont été élaboré pour justifier la tuerie qui a été mise à exécution en ce moment. Aucune de ces inventions ne résiste à une analyse sérieuse minima des faits, moins encore quand on sait que les prisonniers politiques ont sollicité publiquement le pouvoir judiciaire, la Croix Rouge Internationale et la Commission Inter-américaine des droits de l'homme pour superviser une enquête policière dans le pénitencier de Canto Grande. Comme témoignage irréfutable des mensonges du gouvernement et de la presse, c'est la constatation de la OEA, qui deux semaines avant les faits sanglants visita le pénitencier de Canto Grande, où elle vérifia que les prisonniers de guerre, n'avaient aucune arme à feu, et qu'au contraire ils vivaient dans des conditions matérielles extrêmes.

CONNEXION INTERNATIONALE DU MENSONGE

La campagne du gouvernement et de la presse péruvienne a trouvé sa contre-partie à l'étranger.

Les plans criminels de Fujimori, appuyés par l'impérialisme nord-américain ont une solide connexion internationale. La presse des pays de l'orbite yanqui a opté entre le silence et la déformation des faits. Pour prendre un exemple de "l'objectivité" de la presse européenne, nous mentionnerons le quotidien chrétien "El Pais" d'Espagne. Ce quotidien répète les mêmes arguments inventés et utilisés par Fujimori, pour assassiner les prisonniers et pour couvrir la tuerie. El Pais dit, dans son édition du 8 Mai : " Le pénitencier s'est converti au fil des ans en un bastion sendériste.. où ils ont créé une mini-république maoïste... Les sendéristes ont pris position à l'intérieur du pavillon des femmes armées d'explosifs et il parait qu'ils disposent aussi de quelques armes automatiques". La chose unique qu'ils oublient de dire, c'est que les "prisonniers sendéristes "étaient en train de massacrer "des soldats sans défense". El Pais, fait une propagande juste ce qu'il faut au régime militaire du Pérou, pour justifier devant l'opinion publique internationale ses crimes démentiels. On ne peut en aucune manière se référer. à cette presse là. Ici en Belgique, nous sommes témoins une fois de plus de la pauvreté morale et éthique de la nommée "grande presse" (Le Soir, la Libre Belgique etc..). Le silence des ces médias, est la preuve la plus édifiante, que les plans militaires de Fujimori, incluant le coup militaire ont été coordonné avec les puissances impérialistes et leur gigantesque système de manipulation des masses. C'est une infamie de dire que les prisonniers de guerre, ont compté avec des armes à feu et des explosifs. Les prisonniers accusés d'appartenir au PCP, ont dû résister à un implacable système pénitentiaire, qui les a privé des droits les plus élémentaires en moyens de subsistances. Une part du plan pour les éliminera été de leur supprimer la nourriture, les soins médicaux, les médicaments, l'eau et l'électricité. Par le moyen de la faim ils ont prétendu les faire céder. La survie des prisonniers politiques est due à leur moral élevé, et à l'immense solidarité du peuple. La répression non seulement s'appliquait à eux, mais aussi contre leurs familles, beaucoup d'entre elles furent séquestrées et disparurent par la politique anti-terroriste du gouvernement.

LA MAIN OCCULTE DE LA CIA

Il est évident, que l'extermination des prisonniers politiques a été un des objectifs centraux du coup militaire du 5 Avril. Coup coordonné et appuyé par le gouvernement américain.

Mais au-delà des hypothèses, il y a la main occulte du Service Secret américain (CIA). Quatre jours avant le commencement du massacre (mercredi 6 Mai). Bernard Aronson, secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires inter-américaines des USA s'est réuni à Lima avec le dictateur Fujimori, réunion qui servit pour légaliser le tyran péruvien. Et en plus pour une double couverture internationale au gouvernement, de fait. C'est le même Aronson qui tînt une conférence pour la presse péruvienne et étrangère, qui elle se chargea de préparer le terrain pour le génocide des prisonniers, accusés d'appartenir au PCP. Il signala "Sentier Lumineux comme une des forces les plus malfaisantes qui ne soit jamais apparue en Amérique Latine". Dans la pratique cela signifiait le "bon visa" que requerra Fujimori pour mettre en place son plan sanglant. Sans rien comprendre on a prétendu spéculer, avec l'héroïsme des prisonniers de guerre. On a dit qu'ils recherchaient le génocide.

Et qu'ils rendaient un culte à la mort. La valeur des combattants emprisonnés, a à voir avec leur formation idéologique, avec leur conduite révolutionnaire élevée, avec leur décision de combattre et de résister dans les pires conditions. Plus encore, parce qu'ils représentent une force immense, supérieure à celles de leurs ennemis. Ils font partie d'un processus historique irréversible. Pour cela eux recourent au génocide. Sous la norme et conduite de la RESISTANCE HEROIQUE, les prisonniers ont fait reculer des centaines de fois à la soldatesque assassine. Leurs uniques armes dans ces combats ont été, à part de leur valeur reconnue et de leur idéologie, marmites, plats, ustensiles de cuisines et autres petits objets. Et cela la presse et le gouvernement les a appelé "armes automatiques, explosifs et bazookas".