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Mouvement
Internationaliste Maoïste

Pièges de l'organisation selon une question individuelle

Pourquoi les révolutionnaires devraient collaborer avec le MIM et ne pas avec des organisations réformistes

par MC5 et MC17
Révisé en septembre 1995 par MCB52 et MC234

En recrutant anti-impérialistes, anit-militaristes et autres activistes au parti, le MIM rencontre des questions fort fréquentes, surtout parmi les étudiants. Beaucoup nous posent des questions sur l'« efficacité » d'avancer la ligne du MIM lorsque seulement les plus avancés politiquement s'adhéreront au Parti. Puisqu'ils ne voient pas le travail dedans le MIM comme efficace, des activistes souvent ne veulent pas collaborer avec le MIM quand ils peuvent travailler dans des organisations réformistes qui ne traitent qu'une seule question politique ou dans autres organisations du grand public.

Premièrement, il nous faut une définition de termes. Un groupe d'une seule question est une organisation politique qui se concentre sur une seule question --par exemple, l'apartheid ou l'avortement. Parfois le MIM utilise la phrase « groupe d'une seule question » également avec « organisation du grand public ». Les membres des organisations du grand public d'une seule question ou de plusieurs ont toute une gamme de points de vue politiques et ne s'adhèrent pas explicitement à une seule idéologie universelle bien conçue telle que le marxisme-léninisme-maoïsme. Autrement dit, un organisation du grand public n'est pas un groupe de façade pour une autre organisation politique telle qu'un prétendu parti communiste ou l'Église mooniste.

Un autre type d'organisation accepte la direction et la ligne d'une autre organisation. Le MIM a lancé deux telles organisations dirigées par le Parti : la Revolutionary Anti-Imperialist League (RAIL) et le MIM Supporters Group (MSG). [NDT : « Ligue Révolutionnaire Anti-Impérialiste » et « Groupe d'adeptes du MIM ».] À la différence des membres du Parti, ceux de la RAIL et du MSG ne sont pas obligés de soutenir les trois principes séparateurs du MIM ; les membres votants ne peuvent pas avoir une ligne développée contre eux. Les gens s'adhèrent à la RAIL parce qu'ils veulent faire du travail anti-impérialiste général et ils s'adhèrent au MSG parce qu'ils soutiennent notre politique mais ne sont pas encore prêts politiquement à l'adhésion au MIM ou refusent de faire les sacrifices personnels qu'il faut. Le MIM le trouve opportuniste et malhonnête de ne pas expliquer ouvertement la ligne d'une organisation ou le fait qu'elle est dirigée par une autre. La direction et l'influence d'une autre organisation ne devraient pas être cachées des membres de l'organisation ou des masses.

Les termes « organisation du grand public » et « groupe d'une seule question » s'utilisent pour connoter les organisations qui font partie de mouvements des masses. La distinction est importante puisque le MIM ne cherche pas à diriger des organisations du grand public, bien qu'il puisse diriger des mouvements des masses.

Les révolutionnaires empêchent-ils des organisations du grand public ?

Des questions du rôle du MIM et de sa direction dans des organisations du grand public arrivent souvent dans le contexte d'organisations bénévoles du grand public ainsi qu'organisations ayant de la direction professionnelle telles que NOW [NDT : une organisation de féministes bourgeoises aux État$-Uni$] et le NAACP [NDT : une organisation pour la défense des droits de la population Noire aux État$-Uni$]. L'argument fréquemment offert est que les révolutionnaires pourront faire pression sur l'organisation, la poussant vers la gauche. Ainsi, par le moyen de l'organisation, ils gagneront des plus grandes concessions de la structure de pouvoir actuelle, tandis qu'en même temps, en poussant l'organisation vers la gauche, ils espèrent radicaliser ses adhérents peu à peu aussi.

Cet argument a plusieurs problèmes. Premièrement, si le but est de gagner des plus grandes concessions du gouvernement ou de la structure de pouvoir sans changer les gens au pouvoir, la stratégie est typiquement de former un groupe avec le maximum d'adhérents et de fonds possibles. Certainement la meilleure façon de le faire est de créer une coalition aussi vaste que possible, et, ce qui est également certain, la politique radicale va réduire le nombre de personnes qui veulent travailler pour une telle cause ou y faire des dons. Ça n'est pas pour dire que les révolutionnaires ne jouent pas un rôle considérable en influençant les mouvements des masses, mais plutôt pour arguer que leur rôle doit être hors ses organisations plus libérales.

Des gens travaillant dans ces groupes reconnaissent ce problème mais arguënt que la politique radicale fait plus de pression au gouvernement et que les radicaux devraient donc rester dans ces groupes. Mais dans le travail à l'intérieur de l'un de ces groupes, ce n'est pas une voix radicale qui gagne l'aval de la base. Souvent les non-révolutionnaires remarquent correctement que leurs buts d'une seule question politique sont de la nature des classes moyennes et en fait sont empêchés par les révolutionnaires dans les organisations du grand public. Parce que le gouvernement amérikain réponde parfois à l'inquiétude des classes moyennes quand il se sent menacé, les organisations réformistes du grand public doivent dire à la télévision ne pas qu'il nous faut une révolution mais que le gouvernement n'est pas sage à présent et qu'il lui faut nous donner cette tout petite concession-ci et tout sera bon.

Trahir vos politiques révolutionnaires

Personne ne nie que les réformes peuvent améliorer les vies de certaines personnes et qu'elles les améliorent en fait. Mais en collaborant dans telles organisations pour ces réformes, les révolutionnaires en puissance sont forcés de sacrifier leurs politiques ou de risquer de se faire aliéner. En faisant ce sacrifice ils soutiennent, malhonnêtement, des politiques qu'ils n'appuyent vraiment pas. Dire aux gens qu'ils boycottent Folgers [NDT : une marque amérikkkaine de café] (jadis boycottée à propos de la lutte au Salvador), par exemple, dit aux gens qu'il ne faut que faire ce sacrifice-ci et les gens ne mouriront plus au Salvador, sans citer le plus grand rôle que joue l'impérialisme. En soutenant ces principes, ils perdent l'opportunité de présenter aux gens ce qu'il faut vraiment faire pour améliorer les conditions de vie de tous les gens. Ceux qui auraient pu devenir révolutionnaires travaillent plutôt pour des politiques qui ne mènent nulle part ou quittent la politique car ils n'ont jamais eu le défi d'avancer à une position plus développée de comment le changement social est possible.

Nombreuses personnes arguënt toujours qu'il faut sacrifier les buts révolutionnaires pour radicaliser les gens un par un. L'idée que les gens doivent être introduits à la politique progressivement, lentement, par étapes de plus en plus radicales est malheureusement vraie maintenant pour bon nombre de personnes à ce pays. Ce point de vue s'agit du chauvinisme de la classe moyenne blanche, car les gens blancs de la classe moyenne développent peut-être lentement dans la politique, mais pas tous les peuples ont le même problème. Certains gens avec une tendance révolutionnaire, particulièrement ceux des groupes opprimés, ne prêteront pas attention à un groupe mêlé à la politique réformiste qui n'aboutit à rien.

Les révolutionnaires qui choisissent de soutenir le réformisme plutôt que collaborer avec le MIM ne mettent pas valeur à eux-mêmes ni aux masses. En plus d'affaiblir le mouvement réformiste par l'intérieur, ils ne réussissent pas à fortifier la motivation des concessions du gouvernement -- un mouvement révolutionnaire bien fort. À présent, le MIM n'est pas aussi fort que nous pourrions l'être, exactement car des gens qui devraient s'adhérer au MIM se dévouent plutôt au réformisme.

Beaucoup des demandes des organisations du grand public sont correctes, mais ceux qui déjà reconnaissent la nature systémique des problèmes et qui sont révolutionnaires devraient avancer au travail révolutionnaire. C'est ça la meilleure façon de radicaliser les masses lorsque nous faisons de grands progrès.

Pourquoi le MIM et les membres du MIM ne s'adhèrent pas aux organisations du grand public

Le MIM et ses membres sont souvent invités à s'adhérer à des organisations du grand public variées. Nous refusons, car l'adhérence à autres organisations ne mène qu'en deux directions : atténuer notre politique pour l'unité ou risquer de diviser l'organisation du grand public sur des questions politiques sur lesquelles elle ne s'aurait pas divisée elle-même. Les organisations du grand public ont peut-être des politiques moins développées, mais elles jouent un rôle progressiste en amenant les gens à la politique, les laissant explorer des questions et prendre des rôles de direction, radicalisant les gens, et cætera. Le MIM veut garder cette qualité progressiste tout en influençant le groupe et ses membres dans la manière aussi productive que possible.

La raison la plus importante pour laquelle le MIM n'a pas travaillé dans des rôles de direction aux organisations du grand public, c'est sa compréhension de l'expérience de l'une des organisations estudiantaines les plus importantes des années 60, Students for a Democratic Society [NDT : « Étudiants pour une société démocratique »].

SDS

Students for a Democratic Society (SDS), qui jadis a eu des centaines de milliers d'étudiants blancs, offre des expériences pertinentes à la question d'organisations du grand public et leurs relations à des partis dits d'avant-garde. Bien que SDS était une organisation de nombreuses questions, enfin elle s'est concentrée sur la Guerre du Viêt-Nam et elle a eu la façon classique de ceux qui ne traitent qu'une seule question : ne pas insister sur une ligne complètement conçue dedans l'organisation. SDS a eu aussi énormément plus de succès quant à la taille, l'énergie et le radicalisme que toutes les organisations anti-impérialistes et antimilitaristes d'aujourd'hui prises ensemble. Pour toutes ces raisons, il est important de tirer des conclusions de l'expérience de SDS, principalement son effondrement en factions. Cette désintégration offre aux activistes en Amérique du Nord l'expérience négative la plus importante dans l'histoire des relations entre les organisations d'avant-garde et les organisations du grand public.

Ce qui était au début des années 60 le parti d'avant-garde aux États-Unis, le Progressive Labor Party (PL) [NDT : « Parti Ouvrier Progressiste »], a infiltré SDS. Le processus était en partie secret mais largement ouvert. Des membres du PL sont devenus des membres reguliers de SDS et ont pris beaucoup des rôles importants de direction. Le PL s'est divisé enfin et a détruit SDS, puis s'est détruit lui-même. En poussant son programme sur le groupe, le PL a fait fuir beaucoup de gens et a forcé en des luttes intestines ceux qui sont restés. Cela a effectivement empêché le groupe d'amener des nouveaux gens à la politique et en même temps a fait fuir ou diviser les adhérents actuels.

Un peur que le MIM trouve régulièrement chez les radicaux est que quitter les rôles de direction dans les organisations du grand public nuit aux organisations du grand public et au mouvement. Des membres du MIM ont quitté des positions de direction en nombreuses organisations du grand public. Aucune de ces organisations n'est chutée après. Au contraire, dans certains cas il semble que des membres du MIM ont empêché certaines organisations du grand public parce que parfois les idées que le MIM a appuyées au début sont beaucoup plus répandues dans l'organisation et chez les masses en général un ou deux ans après que le membre du MIM a quitté ses rôles de direction. Il est très important que les radicaux et révolutionnaires guettent toujours des leaders en puissance et les laissent passer.

De cette leçon et les leçons de SDS, le MIM a refusé dès son début d'accepter des rôles de direction critiques dans les organisations du grand public. Il y a besoin d'organisations du grand public, mais les réformistes sont plus efficaces dans ces quêtes sans des communistes travaillant à l'intérieur. Les radicaux devraient s'adhérer à des organisations du grand public dirigées par des communistes ou dans un parti communiste. Les révolutionnaires ne devraient pas occuper le temps, les ressources et les opportunités des organisations du grand public, sauf dans des circonstances très spéciales :

  1. Quand le MIM est invité, sans solicitation de sa part, de faire une présentation sur le MIM, il le fera peut-être.
  2. Quand le MIM sponsorise un événement éducatif, une manifestation ou quelque chose de la sorte, le MIM peut demander de l'aide d'une organisation du grand public pour ce seul projet, en prenant soin de ne pas consommer trop du temps de l'organisation et tenant à identifier le projet comme dirigé par le MIM, histoire d'éviter toute question d'infiltration secrète.
  3. Les membres du MIM peuvent assister aux réunions des organisations du grand public pour s'informer, mais pas pour essayer de faire de la direction politique à la réunion.
  4. Les membres du MIM peuvent s'adhérer à des organisations du grand public et exercer de la direction dans des rôles soigneusement définis et temporellement limités lorsque le MIM a décidé que seulement un communiste pourra lancer un mouvement des masses nécessaire. Dans ce cas-ci, les membres du MIM doivent indiquer clairement qu'ils sont maoïstes lorsqu'ils font leur travail et chercher de quitter un rôle de direction aussitôt que possible lorsque le mouvement des masses créé produit des gens qui pourraient jouer le rôle de leaders d'une organisation du grand public.
  5. Les membres du MIM peuvent essayer d'influencer les membres des organisations du grand public, mais pas au temps de l'organisation du grand public. Autrement dit : avant ou après les réunions des organisations des masses, le MIM peut parler avec des membres des organisations du grand public pour leurs convaincre de la nécessité du maoïsme.
  6. Le MIM peut créer des groupes tels que la RAIL et le MSG, mais il ne peut pas tromper les masses sur sa politique.
  7. Quand le MIM sera dans la position de diriger un mouvement, il le fera peut-être. Cela impliquera utiliser l'organisation MIM pour diriger un mouvement sans prendre des rôles de direction dans des organisations du grand public. Tôt ou tard, le MIM espère diriger avec succès une révolution qui impliquera nombreuses organisations.

Sources : Black Panthers Speak, SDS, "American Leninism," Weatherman.